Actualitéspresse

le 21 décembre 2016

Pourquoi CMA CGM investit dans l’économie locale

Après les conteneurs connectés avec Traxens et les conteneurs capables de transporter des homards vivants avec Emyg Aquaculture, voici que l’armateur basé à Marseille met ses billes et ses compétences au service de l’eau de source. Une implication qui n’a rien de gadget, évidemment.

Jacques Saadé est un homme de convictions. On ne peut en douter au vu du parcours de l’armateur et du statut que possède aujourd’hui CMA CGM non seulement sur la scène internationale, dans son secteur mais aussi localement.
Si on est d’accord pour dire que l’innovation n’est pas que technologique mais qu’elle réside aussi dans la capacité à avoir une vision, le fondateur de la compagnie maritime a su prouver qu’en la matière il savait faire.

Innovation aidée

Ainsi donc, si le tour CMA CGM surplombe le port de Marseille, elle n’est en rien une tour d’ivoire. Pour preuve, les investissements, soutiens et apports faits par la compagnie auprès de deux entreprises locales. La première, Traxens, née en 2012, développe un boîtier informatisé capable de suivre le trafic des conteneurs. Pour encourager son développement, CMA CGM a acquis 20 % de son capital.

La seconde, Emyg Aquaculture, persuadée que la chaîne du vivant est capable de remplacer la chaîne du froid, a mis au point un procédé capable de filtrer, sous le micron, les particules polluantes les plus petites qui soient. Un procédé qui réalise les mêmes fonctions que le traitement de l’eau et qui a valu a la PME de Carnoux-en-Provence de créer une co- entreprise avec CMA CGM… Et voilà comment les homards peuvent désormais parcourir de longs kilomètres, vivants.

 

Mode startup

En annonçant un partenariat avec le groupe Ogeu, basé en Nouvelle Aquitaine, l’homme d’affaires marseillais peut surprendre. En fait, Jacques Saadé procède comme à l’accoutumée. Il a des convictions disions-nous, et notamment celle que les « eaux naturelles françaises doivent s’imposer » dans le monde. C’est ainsi que le géant du transport maritime s’est mis en mode startup, a consacré une petite équipe au projet d’investissement, pour finalement décider de soutenir le groupe Ogeu. Un groupe certes non originaire de PACA, mais tout de même présent dans la région via une usine de production implantée à Signes, dans le Var. C’est là que Beaupré, l’une des marques du groupe, est produite avec un rythme de 60 millions de litres par an. Le partenariat prend deux formes, une prise de participation dans l’usine de production – de quoi encourager celle-ci, quèlques mois après la découverte d’une nouvelle source sur le site varois – et la création d’un joint- venture baptisé Aqualink International. Avec, comme son nom l’indique, des prétentions exportatrices.

 

La Chine en priorité

Aqualink International va ainsi bénéficier de la force de frappe de CMA CGM. Car le groupe Ogeu (60 M€de chiffres d’affaires, 150 collaborateurs) c’est certes Beaupré mais aussi Ogeu, Plancoët, Chevreuse, St Lambert, Ste Alix… des eaux plates et pétillantes à même de séduire un marché mondial. Bien que l’axe principal d’exportation soit l’Asie et plus précisément la Chine. Un pays que la compagnie marseillaise connaît bien, elle qui y dispose de 75 agences et 1 800 collaborateurs et qui surtout bénéficie d’une notoriété sans doute accélérateur de business. Pour rappel, CMA CGM en Chine se dit « celui qui va de l’avant »…

Mais si Jacques Saadé soutient l’économie et les entreprises locales, il ne faut pas voir dans ces coups de pouces économiques, ni une diversification, ni une volonté de devenir distributeur d’eau de source, affirme-t-on dans l’entourage de l’armateur. Seulement la capacité d’un grand groupe à adopter le mode startup. Si l’adage veut que ce soit jamais deux sans trois, on imagine cependant mal Jacques Saadé en rester là.